Isabelle Aguera

Isabel Aguera

lives and works in Paris

Isabel Aguera, diplômée de l’École nationale des Beaux-arts de Paris, peint depuis plus de trente ans. Son travail ayant attiré rapidement l’œil de collectionneurs et d’agents étrangers, ses œuvres voyagent à travers le monde entier et sont présentées dans de nombreuses foires et galeries hors de nos frontières. Dès lors, elle se consacre entièrement à sa pratique artistique et se nourrit de nombreux voyages, ayant une prédilection pour cette Babylone contemporaine qu’est New-York où elle se mêle au foisonnement des différentes scènes artistiques underground. La ligne de front entre réel et imagination est souvent à l’ouvrage dans le travail d’Isabel Aguera d’où un élément figuratif central qui, de son propre aveu, lui permet de garder prise avec la réalité première qui est donnée à voir à notre rétine. De cet élément, un bouillonnement sans contraintes emprunte alors une route constituée de hasards et d’accidents afin de faire jaillir un langage pictural hors des contrées balisées du langage et de la narration. Durant l’acte de création nait alors une peinture qui se raconte autant qu’elle conte.

Investiguant les territoires de sa mémoire, prospectant des univers fantasmés où l’invention et la découverte de nouvelles écritures est le moteur, Isabel Aguera conserve toujours comme fil d’Ariane dans sa démarche plastique la composition ; l’agencement de chacune de ses œuvres découlant d’un travail préparatoire constitué d’innombrables esquisses et croquis où le geste est guidé par le désir d’un trait qui se suffirait à lui-même, presque déconnecté de toute pensée, où peinture et écriture se côtoient. De ces épreuves, telle une œuvre architecturale les fondements étant alors posés pour le basculement créatif nécessaire à la réalisation de ses toiles. Loin de s’enfermer dans un processus de création balisé et routinier, Isabel Aguera s’astreint à repousser toute zone de confort qui ampute souvent les régénérations et possibles mutations, cherchant ainsi à se réinventer en prospectant des territoires propices à de nouvelles écritures… De celles-ci naissant souvent la liberté, cette dynamique nécessaire à l’exploration où les chemins de traverses et les prises de risques sont constants. Ne se souciant pas du regard du spectateur ni du résultat, le trajet qui amène à l’œuvre est aussi important que l’œuvre achevée elle-même.

Romain Grieco, Anthropart

Isabel Aguera, a graduate of the Ecole Nationale des Beaux-Arts in Paris, has been painting for over thirty years. Her work having quickly caught the eye of collectors and foreign agents, her works travel around the world and are presented in numerous fairs and galleries outside our borders. From then on, she devoted herself entirely to her artistic practice and nourished herself with numerous travels, having a predilection for this contemporary Babylon that is New York where she mixes with the proliferation of the various underground artistic scenes. The front line between reality and imagination is often at work in Isabel Aguera’s work, hence a central figurative element which, by her own admission, allows her to keep in touch with the primary reality which is given to our retina. From this element, a bubbling without constraints then takes a road made up of chances and accidents in order to bring out a pictorial language outside the marked regions of language and narration. During the act of creation, a painting is born that tells itself as much as it tells us.

Investigating the territories of her memory, and prospecting fantasized universes where invention and the discovery of new writings are the driving force, Isabel Aguera always keeps composition as a breadcrumb trail in her plastic approach; the arrangement of each of his works resulting from a preparatory work consisting of countless sketches and sketches where the gesture is guided by the desire for a line that would be sufficient in itself, almost disconnected from all thought, where painting and writing coexist. From these tests, like an architectural work, the foundations are then laid for the creative changeover necessary for the realization of her paintings. Far from locking herself into a marked and routine creative process, Isabel Aguera compels herself to push back any comfort zone that often cuts off regeneration and possible mutations, thus seeking to reinvent herself by prospecting territories conducive to new writing. From these often arise freedom, this dynamic necessary for exploration where cross roads and risk-taking are constant. Not caring about the gaze of the viewer or the result, the journey that leads to the work is as important as the finished work itself.

Romain Grieco, Anthropart

Grants

2023 Pollock-Krasner Foundation New-York
2022 Soutien à la création Centre National Arts Plastique
2005 Soutien à la création Fondation Ecart-Pomaret

Solo Exhibitions

2019 Galerie 2 Zèbres St Gervais
2016 Galerie Linz Paris
2012 Espace Privé R.Cox New-York
2011 Galerie F.Mogabgab Beyrouth
2009 Galerie F.Mogabgab Beyrouth
2007 Espace Privé Anne Lalou – Michel Schneider Paris
2006 « Diables » Galerie Médial Berlin
1998 Galerie Z Paris
1997 « Toros-Toreros » Galerie EOF Paris
1996 Context Studio Gallery New-York
1994 Annext Gallery New-York
1993 Annext Gallery New-York
1987 Galerie Diane Manière Paris

Group Exhibitions

2023 « Salo XI » Salon du dessin érotique Paris
2023 « Irradié » Galerie La Rage Lyon
2020 « Paysages Présages » Commissariat Körper Collectif Le 6B Saint Denis
2020 « Paysages – Pays Sages » Commissaire d’exposition Nathalie de la Granville Le 100 ECS Paris
2019 « Jardinons les Possibles » Commissaire d’exposition Isabelle de Maison Rouge Les Grandes Serres de Pantin
2019 « Papiers en Œuvres » Le 100 ECS Paris
2019 Galerie Patrick Bartoli Marseille
2018 « ANIMA/ANIMA.UX » Commissaire d’exposition Nathalie de La Granville Le 100 ECS Paris
2018 « Salo VI » Salon du dessin érotique Paris
2017 « Salo V » Salon du dessin érotique Paris
2017 « Hors Cadres » La Cave à Bananes Paris
2013 Galerie F.Mogabgab Beyrouth
2011 « Un bal à Pascani » Palais Cantacuzene-Bratianu – Pascani – Roumanie
2009 Galerie F.Mogabgab Beyrouth
2004 Contempory Art Fair Arlev Art Gallery Londres
2004 Contempory Art Fair Arlev Art Gallery New-York
2004 The Art Paper Fair Arlev Art Gallery Londres
2004 Contempory Art Fair Arlev Art Gallery Bristol
2003 Contempory Art Fair Arlev Art Gallery Londres
2003 Contempory Art Fair Arlev Art Gallery New-York
2003 The Art Paper Fair Arlev Art Gallery Londres
2002 Prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco Monaco
2002 Contempory Art Fair Arlev Art Gallery Londres
2002 Contempory Art Fair Arlev Art Gallery New-York
2002 Europ’Art Geneve
2001 Contempory Art Fair Arlev Art Gallery Londres
1998 Galerie Atelier Z Paris
1997 Galerie EOF Paris
1997 Festival « Intérieur- Rue » Montreuil
1995 Galerie Diane Manière Paris
1995 « XIII ART » les Frigos Paris
1994 Société Générale Paris
1992 « Primipiani Lontananze » Galerie Serpenti Rome
1988 Salon des Réalités,Nouvelles Grand Palais Paris
1987 Centre Culturel Français Le Caire
1987 Centre Culturel Français Alexandrie
1987 Centre Culturel Français Koweït
1987 Centre Culturel Martinique
1987 La Ruée vers l’Arts, Centre Beaulieu des Arts Nantes
1986 Galerie l’Air du Verseau Paris
1986 Centre culturel Nogent sur Oise
1986 Salon de la jeune peinture-jeune expression Paris
1985 ENSBA 85 Galerie des beaux-Arts Paris

Press Selection

J.P.Gavard-Perret (extrait Salon-Littéraire 2016)« Les peintures d’Isabel Aguera surprennent par leur force, leur profondeur, leur lyrisme mais aussi leur drôlerie. Apparemment l’abstraction est dans tous ses états mais la bestialité rappelle aux drôles d’oiseaux que nous sommes ce qui nous travaille. La première en ses couleurs profondes devient le champ d’épandage de notre inconscient. L’artiste sans amuse, en remet au besoin des couches. Néanmoins des arpents de lumière construisent un espace cage. Les barreaux en restent élastiques : les animaux peuvent passer à travers. Chaque toile reste en conséquence et à la fois béante et fermée »

J.P.G Avard-Perret (extrait Le Littéraire 2016)« Ces toiles sont profondes, sombres et pourtant un certain humour s’en dégage. Le lyrisme mouvementé est pimenté, entre autres, d’animaux. On se demande ce qu’ils viennent faire là. D’où le charme. Chaque toile ne fait jamais obstacle à l’épanouissement et au plaisir. Elle devient le lieu du changement. Le réel est au besoin brocardé cruellement. A l’humanisme font place les animaux qui nous hantent. »

Jean-Luc Chalumeau (extrait Verso N°84 2015)« Isabel Aguera est en quête d’identité par le moyen de la peinture, qui est sa boussole. Son itinéraire est géographiquement passé par le Liban, par New York dont la démesure s’est incarnée dans son travail, par Berlin, où l’expressionnisme allemand l’a conduit à présenter une exposition consacrée à la figure du Diable. Son travail sur les Fantômes et les Vanités a été exposé à Beyrouth, où il a rencontré la sensibilité à vif d’un public confronté à l’image quotidienne de la mort »

G.Gamand (extrait Azart 2010)« Fantasque, rebelle, sauvage probablement, (…) c’est une artiste acharnée dont les tableaux secouent le regard. C’est indubitablement de la bonne peinture, de celle qui parle de l’intime. »

J.P. Frimbois (extrait art actuel)« C ‘est à New – York qu’elle part souvent se régénérer (…) le monde de l’art parisien n’est pas sa tasse de thé (…) elle a besoin de vitalité, d’urgence et d‘amour, là où on ne propose souvent que réserve et fausse politesse, elle besoin d’espace, physique et intellectuel, comme elle à besoin d’un support figuratif pour peindre ses séries (…) elle aime la nuit et la couleur, celle de ses études sur papier et de ses grandes huiles sur toiles »

J.P.Gavard-Perret (excerpt from Salon-Littéraire 2016)« Isabel Aguera’s paintings surprise with their strength, their depth, their lyricism but also their humor. Apparently abstraction is in all its states but bestiality reminds the funny birds that we are what works for us. The first in its deep colors becomes the spreading field of our unconscious. The artist without amusement, puts back layers as needed. Nevertheless acres of light build a cage space. The bars remain elastic: the animals can pass through. Each canvas remains accordingly and both gaping and closed. »

J.P.G Avard-Perret (excerpt from Le Littéraire 2016)“These canvases are deep, dark and yet a certain humor emerges from them. The eventful lyricism is spiced up, among other things, with animals. We wonder what they are doing there. Hence the charm. Each canvas never stands in the way of fulfillment and pleasure. It becomes the place of change. The real is cruelly ridiculed if necessary. Humanism gives way to the animals that haunt us. »

Jean-Luc Chalumeau (excerpt Verso N°84 2015)“Isabel Aguera searches for identity through painting, which is her compass. His itinerary has geographically passed through Lebanon, through New York whose excess is embodied in his work, through Berlin, where German expressionism led him to present an exhibition devoted to the figure of the Devil. His work on Ghosts and Vanities was exhibited in Beirut, where he encountered the raw sensibility of an audience confronted with the daily image of death. »

G.Gamand (from Azart magazine2010)“Whimsical, rebellious, probably wild, (…) she is a relentless artist whose paintings shake the eye. It is undoubtedly good painting, one that speaks of the intimate. »

J.P. Frimbois (excert Art Actuel magazine 2000)“It is in New York that she often goes to regenerate (…) the Parisian art world is not her cup of tea (…) she needs vitality, urgency and love, where we often only offer reserve and false politeness, she needs space, physical and intellectual, as she needs a figurative support to paint her series (…) she likes the night and the color, that of her studies on paper and his large oils on canvas. »

Textes

Le blanc comme éclat couleur d’intimité, blanc comme socle fluide de transparences, une injonction de silence à partager, brute et légère, en paradoxe assumé. La toile comme royaume de couleurs et d’écritures La toile comme écrin de gestes et de vibrations internes, en secousses de vivacité, de bruissements colorés.
La peinture d’Isabel Aguera a la puissance des vitalités insoumises. Accrochés au départ de leurs branches, ses oiseaux, créatures célestes, nous parlent des langages murmurés, des contrées nocturnes des cœurs blessés, à l’acuité accrue de guetteurs de hauts vols. La mise en espace des glacis étirés se jouxtent et vibrent, changeant les plans du regard ils rivalisant de sensualité avec des jus de couleurs transparentes.
Des jus juste posés, apposés de délicatesse.
Il ne faut pas longtemps au regard pour être saisi dans le charme de ce langage à la complexité de profusion. Ce langage vous parle de vous, de votre chatoiement de silence, de cette irréductible part de soi qui chante le vivant, et ce, quoi qu’il advienne.

Si les silences sont irréductiblement blancs, c’est pour se jouer, dans les contrepoints, des tracés vifs, ces tracés au scalpel, découpés, écrits en force dans le plus simple jeu de continuité brute du corps qui peint. Ce geste de hasard prompt, juste, à la note écorchée. Une cadence, un chant de cobalt, de cadmium rouge ou d’éclat de l’émeraude selon les séries. Ces gestes maintiennent le regard à distance pour que s’organise la lecture : N’approche pas, je tisse, semble nous dire l’œuvre. A l’instar des Parques antiques, cette peinture tisse son Oracle.

Isabel Aguera se tient dans le droit fil de cet art si sublime, aux pudeurs éclatés qu’est la peinture, celle qui a de la peau, celle qui dispose d’une temporalité d’univers sans autre histoire qu’elle-même. Dans cette peinture qui a le cuir délicat faite des palimpsestes du temps créateur en proie aux chahuts des hauteurs sauvages, il y a une femme qui joue, se délecte et interroge les brutalités du monde. Sa préoccupation est loin des névroses du temps des bavardages convenus, elle parle de frémissements, de combats indociles, des malices de l’enfant sauvage par nature, insoumise, et espiègle : elle tisse.
Histoires de blancs, de couleurs d’envols lestes, de trains d’écritures, et d’envolées non discursives, la peinture d’Isabel est battue par le cœur des vents aux palpitations secrètes, à la pudeur filigrane, de celles qui embrasent sans cesse le cœur du vivant.
Bon voyage.

JM. Solvès
Artiste

 

Les grands formats d’Isabel Aguera nous en imposent. Sa puissance expressive, son incongruité imaginaire, son style. Dans la série « L’épopée de Gilgamesh », Humbaba est un lion à la fois menaçant et vaporeux comme neige face à deux têtes de clowns flottantes dans une eau immaculée bleue ; énigme, magnétisme du sujet, et aussi Véracité de la figure car Humbaba, gardien des cèdres sacrés, est réellement un démon
L’Amour Fou : serait-ce que les fantômes et tous les morts qui habitent forêts ou autres lieux soient invités à une grande bacchanale, réincarnés en animaux copulant aux joyeux instincts bafouant toute morale dans un énorme rire salvateur ?
Et il y a d’évidence une logique à toute cette truculence de copulations innommables face à une autre série qui montre des épouvantails goguenards et exultant, ces épouvantails bateleurs, illusionnistes, jongleurs amoureux et clowns célestes dans le monde des morts, c’est cela, … dans la grande tradition des fêtes funestes et barbares, ou des grandes fêtes jubilatoires mexicaines, la grande faucheuse carnavalesque danse et jouit.
Isabel Aguera noue sa faconde graphique aux grands thèmes tragiques et désopilants de la vie et de la mort, de manière personnelle sans référence explicite, dans cette veine de la démesure, apocryphe et provocante qui relie les danses macabres de la fin du moyen-âge aux grands tableaux de Brueghel qui parlent de la folie, du monstre de la laideur et de la beauté mêlées jusqu’aux satires d’Ensor ou d’Otto Dix, … regardez encore la série « Noces », l’appétit sexuel frise avec l’humiliation, la convoitise, le ridicule, la joie, la cupidité, la mort et devient une immense Farce.
Et puis avec le mythe, le derrière des choses, la mort, le rire et la satire, il y a l’écriture, le geste, le paysage et la couleur. Son espace est un tissu dans lequel une profusion de signes vifs et tendus saisit d’un coup quelque chose de vivant, de très juste, de réel. Humbaba est un démon comme ses oiseaux, dans la série « Birds », sont aussi vrais que leurs cris, chants et gestes suspendus se répercutent dans notre inconscient ; oui, les oiseaux de Zeuxis sont dupes des corneilles d’Isabel Aguera.
Et, sa couleur donne la profondeur, une profondeur non naturaliste, mythique, fictive ou suggestive. Ses couleurs sont foisonnantes, parfois disséminées en laissant la part du blanc, parfois saturées, elles sont aussi délicates, douces, subtiles ou à l’inverse dynamiques porteuses du beat de l’expressionnisme américain, car si le dessin s’impose avec ses accents sombres, si le dessin nous rattache hardiment à la réalité, elle ourdit l’espace avec la couleur en grande chorégraphe pourvoyeuse d’états d’âme.

P. Deroche
Conférencier Musée d’Art Moderne de la ville de Paris