Isabel Aguera
lives and works in Paris
Grants
2023 Pollock-Krasner Foundation New-York
2022 Soutien à la création Centre National Arts Plastique
2005 Soutien à la création Fondation Ecart-Pomaret
Solo Exhibitions
2024 Le Hublot Ivry-sur-Seine
2019 Galerie 2 Zèbres St Gervais
2019 Galerie Patrick Bartoli Marseille
2016 Galerie Linz Paris
2012 Espace Privé R.Cox New-York
2011 Galerie F.Mogabgab Beyrouth
2009 Galerie F.Mogabgab Beyrouth
2007 Espace Privé Anne Lalou – Michel Schneider Paris
2006 « Diables » Galerie Médial Berlin
1998 Galerie Z Paris
1997 « Toros-Toreros » Galerie EOF Paris
1996 Context Studio Gallery New-York
1994 Annext Gallery New-York
1993 Annext Gallery New-York
1987 Galerie Diane Manière Paris
Group Exhibitions
2024 « Salo XII » Salon du dessin érotique Les Salaisons Paris
2024 « Da Morire » Salon de la mort IV Les Salaisons Galerie 24b Paris
2024 « Trouble » Le Fantôme des Halles Paris
2023 « Salo XI » Salon du dessin érotique Les Salaisons Paris
2023 « Irradié » Galerie La Rage Lyon
2020 « Paysages Présages » Commissariat Körper Collectif Le 6B Saint Denis
2020 « Paysages – Pays Sages » Commissaire d’exposition Nathalie de la Granville Le 100 ECS Paris
2019 « Jardinons les Possibles » Commissaire d’exposition Isabelle de Maison Rouge Les Grandes Serres de Pantin
2019 « Papiers en Œuvres » Le 100 ECS Paris
2018 « ANIMA/ANIMA.UX » Commissaire d’exposition Nathalie de La Granville Le 100 ECS Paris
2018 « Salo VI » Salon du dessin érotique Paris
2017 « Salo V » Salon du dessin érotique Paris
2017 « Hors Cadres » La Cave à Bananes Paris
2013 Galerie F.Mogabgab Beyrouth
2011 « Un bal à Pascani » Palais Cantacuzene-Bratianu – Pascani – Roumanie
2009 Galerie F.Mogabgab Beyrouth
2004 Contempory Art Fair Arlev Art Gallery Londres
2004 Contempory Art Fair Arlev Art Gallery New-York
2004 The Art Paper Fair Arlev Art Gallery Londres
2004 Contempory Art Fair Arlev Art Gallery Bristol
2003 Contempory Art Fair Arlev Art Gallery Londres
2003 Contempory Art Fair Arlev Art Gallery New-York
2003 The Art Paper Fair Arlev Art Gallery Londres
2002 Prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco Monaco
2002 Contempory Art Fair Arlev Art Gallery Londres
2002 Contempory Art Fair Arlev Art Gallery New-York
2002 Europ’Art Geneve
2001 Contempory Art Fair Arlev Art Gallery Londres
1998 Galerie Atelier Z Paris
1997 Galerie EOF Paris
1997 Festival « Intérieur- Rue » Montreuil
1995 Galerie Diane Manière Paris
1995 « XIII ART » les Frigos Paris
1994 Société Générale Paris
1992 « Primipiani Lontananze » Galerie Serpenti Rome
1988 Salon des Réalités,Nouvelles Grand Palais Paris
1987 Centre Culturel Français Le Caire
1987 Centre Culturel Français Alexandrie
1987 Centre Culturel Français Koweït
1987 Centre Culturel Martinique
1987 La Ruée vers l’Arts, Centre Beaulieu des Arts Nantes
1986 Galerie l’Air du Verseau Paris
1986 Centre culturel Nogent sur Oise
1986 Salon de la jeune peinture-jeune expression Paris
1985 ENSBA 85 Galerie des beaux-Arts Paris
Press Selection
Textes
Le blanc comme éclat couleur d’intimité, blanc comme socle fluide de transparences, une injonction de silence à partager, brute et légère, en paradoxe assumé. La toile comme royaume de couleurs et d’écritures La toile comme écrin de gestes et de vibrations internes, en secousses de vivacité, de bruissements colorés.
La peinture d’Isabel Aguera a la puissance des vitalités insoumises. Accrochés au départ de leurs branches, ses oiseaux, créatures célestes, nous parlent des langages murmurés, des contrées nocturnes des cœurs blessés, à l’acuité accrue de guetteurs de hauts vols. La mise en espace des glacis étirés se jouxtent et vibrent, changeant les plans du regard ils rivalisant de sensualité avec des jus de couleurs transparentes.
Des jus juste posés, apposés de délicatesse.
Il ne faut pas longtemps au regard pour être saisi dans le charme de ce langage à la complexité de profusion. Ce langage vous parle de vous, de votre chatoiement de silence, de cette irréductible part de soi qui chante le vivant, et ce, quoi qu’il advienne.
Si les silences sont irréductiblement blancs, c’est pour se jouer, dans les contrepoints, des tracés vifs, ces tracés au scalpel, découpés, écrits en force dans le plus simple jeu de continuité brute du corps qui peint. Ce geste de hasard prompt, juste, à la note écorchée. Une cadence, un chant de cobalt, de cadmium rouge ou d’éclat de l’émeraude selon les séries. Ces gestes maintiennent le regard à distance pour que s’organise la lecture : N’approche pas, je tisse, semble nous dire l’œuvre. A l’instar des Parques antiques, cette peinture tisse son Oracle.
Isabel Aguera se tient dans le droit fil de cet art si sublime, aux pudeurs éclatés qu’est la peinture, celle qui a de la peau, celle qui dispose d’une temporalité d’univers sans autre histoire qu’elle-même. Dans cette peinture qui a le cuir délicat faite des palimpsestes du temps créateur en proie aux chahuts des hauteurs sauvages, il y a une femme qui joue, se délecte et interroge les brutalités du monde. Sa préoccupation est loin des névroses du temps des bavardages convenus, elle parle de frémissements, de combats indociles, des malices de l’enfant sauvage par nature, insoumise, et espiègle : elle tisse.
Histoires de blancs, de couleurs d’envols lestes, de trains d’écritures, et d’envolées non discursives, la peinture d’Isabel est battue par le cœur des vents aux palpitations secrètes, à la pudeur filigrane, de celles qui embrasent sans cesse le cœur du vivant.
Bon voyage.
JM. Solvès
Artiste
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Les grands formats d’Isabel Aguera nous en imposent. Sa puissance expressive, son incongruité imaginaire, son style. Dans la série « L’épopée de Gilgamesh », Humbaba est un lion à la fois menaçant et vaporeux comme neige face à deux têtes de clowns flottantes dans une eau immaculée bleue ; énigme, magnétisme du sujet, et aussi Véracité de la figure car Humbaba, gardien des cèdres sacrés, est réellement un démon
L’Amour Fou : serait-ce que les fantômes et tous les morts qui habitent forêts ou autres lieux soient invités à une grande bacchanale, réincarnés en animaux copulant aux joyeux instincts bafouant toute morale dans un énorme rire salvateur ?
Et il y a d’évidence une logique à toute cette truculence de copulations innommables face à une autre série qui montre des épouvantails goguenards et exultant, ces épouvantails bateleurs, illusionnistes, jongleurs amoureux et clowns célestes dans le monde des morts, c’est cela, … dans la grande tradition des fêtes funestes et barbares, ou des grandes fêtes jubilatoires mexicaines, la grande faucheuse carnavalesque danse et jouit.
Isabel Aguera noue sa faconde graphique aux grands thèmes tragiques et désopilants de la vie et de la mort, de manière personnelle sans référence explicite, dans cette veine de la démesure, apocryphe et provocante qui relie les danses macabres de la fin du moyen-âge aux grands tableaux de Brueghel qui parlent de la folie, du monstre de la laideur et de la beauté mêlées jusqu’aux satires d’Ensor ou d’Otto Dix, … regardez encore la série « Noces », l’appétit sexuel frise avec l’humiliation, la convoitise, le ridicule, la joie, la cupidité, la mort et devient une immense Farce.
Et puis avec le mythe, le derrière des choses, la mort, le rire et la satire, il y a l’écriture, le geste, le paysage et la couleur. Son espace est un tissu dans lequel une profusion de signes vifs et tendus saisit d’un coup quelque chose de vivant, de très juste, de réel. Humbaba est un démon comme ses oiseaux, dans la série « Birds », sont aussi vrais que leurs cris, chants et gestes suspendus se répercutent dans notre inconscient ; oui, les oiseaux de Zeuxis sont dupes des corneilles d’Isabel Aguera.
Et, sa couleur donne la profondeur, une profondeur non naturaliste, mythique, fictive ou suggestive. Ses couleurs sont foisonnantes, parfois disséminées en laissant la part du blanc, parfois saturées, elles sont aussi délicates, douces, subtiles ou à l’inverse dynamiques porteuses du beat de l’expressionnisme américain, car si le dessin s’impose avec ses accents sombres, si le dessin nous rattache hardiment à la réalité, elle ourdit l’espace avec la couleur en grande chorégraphe pourvoyeuse d’états d’âme.
P. Deroche
Conférencier Musée d’Art Moderne de la ville de Paris